Solidaris rappelle que durant les périodes d’affaires courantes, le Conseil Général de l’INAMI a toujours approuvé le budget des soins de santé depuis l’instauration de la nouvelle procédure d’adoption de ce budget en 1995 à l’exception du budget 2012.
Ce déni face aux réalités du secteur plonge l’ensemble des acteurs de la santé dans l’incertitude. A l’inverse de la situation de 2012, il n’existe aucune indication tangible qui permette d’affirmer qu’un gouvernement de plein exercice sera composé dans un délai raisonnable. Le risque est donc important de voir l’année 2025 débuter sans budget pour les soins de santé avec des conséquences dramatiques pour les patients, les prestataires de soins et les hôpitaux.
Cette situation est d’autant plus déplorable que les partenaires de la concertation des soins de santé ont adopté au Comité de l’assurance, une proposition robuste et responsable qui permettait de combler le dépassement budgétaire prévu en 2025 sans toucher aux patients et à l’accès aux soins. Cette proposition a été votée par 40 voix sur 42, soit une des majorités les plus larges jamais obtenues depuis la création du Comité de l’assurance.
Solidaris rappelle, également, que ladite proposition a aussi été approuvée, le 21 octobre, par 14 voix sur 21 (avec 6 abstentions et un vote contre) par le Conseil Général de l’INAMI qui est l’instance chargée d’approuver le budget des soins de santé.
Le rejet de cette proposition ne tient qu’à l’absence d’approbation des deux partis libéraux qui ont préféré adopter une posture idéologique de défense des intérêts du secteur pharmaceutique dont les dépassements budgétaires récurrents menacent pourtant gravement l’équilibre budgétaire de notre système de santé.
Pour Jean-Pascal Labille, Secrétaire Général de Solidaris : « il est temps que le Premier Ministre adopte l’attitude que l’on attend d’un homme politique responsable et convoque rapidement un Conseil des Ministres en vue d’une décision sur le budget 2025 des soins de santé. La santé des Belges mérite mieux que l’attitude désinvolte d’Alexander De Croo qui, par son inaction, met en péril un de nos biens communs les plus essentiels. Cette attitude contraste avec l’excellente coopération de l’ensemble des acteurs du secteur de la santé qui ont démontré que la concertation sociale fonctionnait même dans des circonstances budgétaires difficiles. Je tiens également à souligner la manière dont le Ministre de la santé, Franck Vandenbroucke, a respecté cette concertation en entretenant un dialogue constructif avec les partenaires du secteur pour aboutir à une proposition budgétaire crédible».