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Cette situation illustre de manière éclatante à quel point le cadre budgétaire actuel rend la concertation extrêmement difficile, voire intenable.

 

Pour rappel, il s’agissait de trouver près de 907 millions d’euros d’économies dès le 1er janvier 2026, un objectif sans précédent dans un contexte où les besoins en santé explosent : vieillissement de la population, hausse des maladies chroniques, pénurie de personnel, charge de travail croissante pour les soignants… Autant de réalités auxquelles il est illusoire de répondre uniquement par des coupes budgétaires.

 

D’autant que ces coupes budgétaires sont rendues nécessaires pour compenser un sous-financement structurel de la norme de croissance légale de 2% du budget pourtant déjà insuffisante pour financer la croissance naturelle des dépenses de soins de santé sous l’effet des facteurs démographiques et technologiques.

 

En réalité, si la norme de croissance légale de 2% fixée dans l’accord de gouvernement était financée, l’assurance maladie serait à l’équilibre en 2026. Tout au long des discussions, les mutualités ont pris leurs responsabilités : elles ont formulé des propositions concrètes, abordé tous les sujets, même les plus sensibles, et rappelé que les tickets modérateurs ne peuvent en aucun cas servir de variable d’ajustement budgétaire.

 

Malgré cet esprit d’ouverture, une majorité de représentants des prestataires de soins (syndicats médicaux, fédérations hospitalières, …) ont rejeté la proposition budgétaire élaborée par les mutualités, considérant que les économies demandées et reprises dans la lettre de mission, étaient excessives. Ainsi, pour la première fois, le Comité de l’assurance ne peut transmettre une proposition budgétaire au Conseil Général.

 

Cet épisode met en lumière une vérité fondamentale : nous ne pourrons pas sortir de cette impasse par le haut sans une prise en considération réelle des besoins de financement du secteur des soins de santé et sortir d’une logique purement comptable. Pour ce faire, il est indispensable d’intégrer des nouvelles recettes pour octroyer à l’assurance maladie les moyens correspondant à la norme de croissance légale des soins de santé prévue par le gouvernement au cours de la législature. Tant que l’effort budgétaire reposera exclusivement sur les économies, la concertation sera vouée à l’impasse et les réponses resteront insuffisantes face aux défis du secteur.

 

« Nous avons fait notre part en proposant des pistes concrètes et en abordant tous les sujets, même les plus sensibles. Mais la réalité est claire : sans nouvelles recettes, nous ne pourrons pas préserver un système de santé accessible et solidaire. C’est sur ce terrain-là que le débat doit désormais s’ouvrir », déclare Jean-Pascal Labille, Secrétaire général de Solidaris.

 

Solidaris appelle dès lors les autorités à ouvrir sans tarder un débat politique sur les moyens de financement, afin de donner à notre système de santé les ressources dont il a besoin pour rester solidaire, accessible et de qualité. La santé n’est pas une variable budgétaire : c’est un droit fondamental qu’il faut protéger et renforcer.