Depuis le 24 janvier, Solidaris s’est lancée dans une campagne, « Le juste prix du médicament », visant à dénoncer les surprofits réalisés par les firmes pharmaceutiques et l’opacité des négociations menées entre elles et l’Etat.
Pour rappel, l’Assurance maladie dépense plus de 5,4 milliards d’euros par an pour les médicaments en Belgique. Ce sont, en particulier, les nouveaux médicaments qui sont trop onéreux, avec des traitements contre le cancer à plusieurs dizaines de milliers d’euros par an et des traitements pour les maladies rares à plusieurs centaines de milliers d’euros par an. Or, ces prix ne font qu’augmenter ! Non pas parce que les coûts augmentent, mais parce que les firmes pharmaceutiques en demandent toujours plus et que l’Etat n’est pas en mesure de négocier.
Solidaris estime cette opacité sur les prix réellement payés et cette inflation non justifiées. Ainsi, un milliard d’euros, soit 20% des dépenses pour les médicaments, servant à financer les surprofit de l’industrie pharmaceutique, pourrait être réinvestis dans des besoins en santé.
Pour symboliser ce transfert injuste et profitant de la journée mondiale de la santé, Solidaris organise ce jeudi 6 avril une action devant le siège de EFPIA. Cette action baptisée « buvons à la santé des actionnaires » est l’occasion de dénoncer les lobbys des firmes pharmaceutiques qui empêchent concrètement d’avancer vers plus de transparence dans les négociations.
Un faux chèque géant de 1 milliard d’euros sera ainsi remis à l’organisation professionnelle EFPIA, par l’entremise notamment de Jean-Pascal Labille, Secrétaire général de Solidaris.
Une autre action de sensibilisation au juste prix des médicaments est également prévue ce vendredi 7 avril sur l’esplanade de l’Europe à Bruxelles, face à la gare centrale.
« Opacité et démocratie ne feront jamais bon ménage, souligne Jean-Pascal Labille, Secrétaire général de Solidaris. Or, en matière de médicaments, c’est la première qui est de mise au mépris de la seconde. Les mesures proposées la semaine dernière par le ministre de la Santé sont malheureusement insuffisantes pour garantir la transparence des négociations. L’effet d’annonce et quelques éléments de langage ne peuvent pas masquer le manque d’ambition en la matière.»
Pour rappel, Frank Vandenbroucke a proposé, le lundi 27 mars, 52 mesures visant à améliorer les processus de remboursement des médicaments et avancer ainsi vers « leur juste prix ».
« Il y a certes des avancées techniques dans ces réformes mais les éléments qui constituent le prix des médicaments ne sont malheureusement toujours pas rendus plus objectifs. Le problème reste colossal ! » conclut ainsi Anne Hendrickx, représentante de Solidaris au sein de la commission de remboursement des médicaments.