Pour une expérience de navigation optimale, nous vous recommandons d'utiliser le navigateur internet « Google chrome » ou « Microsoft Edge ». Plus d'informations

Ils demandent  d’intégrer un modèle de « fair price », comme celui développé par l’Association Internationale de la Mutualité, comme modèle économique de base pour négocier le prix des médicaments. Ce modèle permettrait une négociation des médicaments plus juste et transparente avec l’industrie pharmaceutique.

 

Solidaris se réjouit que les partis progressistes s’emparent de la question et, appelle l’ensemble des partis politiques ayant fait de la santé une priorité et partageant la nécessité de réguler les prix des médicaments, à soutenir les propositions de loi.

 

La Sécurité sociale dépense annuellement plus de 6 milliards d’euros pour le remboursement des médicaments, soit 16% du budget total des soins de santé. Aujourd’hui, l’industrie pharmaceutique est libre de demander les prix qu’elle souhaite comme base de négociation pour la mise sur le marché en Belgique. En effet, il n’existe aucun critère objectif (par ex : les coûts de la recherche ou de la production) pour déterminer le prix des médicaments. Ce cadre législatif bien trop favorable à l’industrie est en partie responsable de l’explosion des prix des médicaments en Belgique. L’industrie pharmaceutique parvient ainsi à siphonner une part importante du budget de la Sécurité sociale pour alimenter leurs profits de manière colossale.

 

Comme le rappelait Brieuc Wathelet, conseiller politique chez Solidaris, sur le plateau de QR Le débat à la RTBF ce mercredi soir : “ Des solutions existent afin de rendre le budget des soins de santé plus efficient. Récupérer les surprofits injustifiés de l’industrie pharmaceutiques et les réinjecter dans des politiques d’accès aux soins de santé est une solution de bon sens. Allons chercher l’argent là où il se trouve réellement !” 

 

La croissance des budgets pour les médicaments est boostée par les dépenses pour les médicaments délivrés à l’hôpital qui augmentent chaque année entre 10 et 20% depuis 2017. En effet, ceux-ci sont particulièrement sujet à des prix de plus en plus élevés des traitements. Cette augmentation incontrôlée des prix devient insoutenable pour les budgets de la Sécurité sociale. Le budget 2024 pour le remboursement des médicaments affiche un dépassement budgétaire de 162 millions et les prévisions pour le budget 2025 prévoient une augmentation de 12%, soit 704  millions par rapport au budget 2024. Une telle croissance n’a jamais été attribuée au secteur pharmaceutique : les plus hautes croissances était aux alentours de 7.5%, soit entre 300 et 400 millions d’augmentations par an.

 

Pour contrer ce phénomène, le modèle du « fair price » fixe un prix équitable et transparent pour l’Etat et l’industrie pharmaceutique tout en récompensant l’innovation thérapeutique. Ce modèle calcule le prix du médicament sur la base des coûts de recherche, de production et de vente tout en garantissant des marges raisonnables (minimum 8 %) à l’industrie. De plus, afin de stimuler la recherche vers les besoins non rencontrés, les médicaments innovants pourront bénéficier jusqu’à 48% de profits.  Une étude réalisée par Solidaris a démontré que l’utilisation de ce modèle permettrait de payer, chaque année, un milliard d’euros en moins à l’industrie pharmaceutique, soit près de 20% du budget actuel. Plutôt que d’alimenter les surprofits de l’industrie pharmaceutique, Solidaris plaide pour que cet argent serve à mieux rembourser les soins de santé des patients, trop coûteux à ce jour.

 

Lors des élections législatives, et, suite à la campagne portée par Solidaris pour le juste prix des médicaments ayant récolté le soutien de plus de 55 000 citoyens, le Parti Socialiste, le PTB-PVDA, Ecolo-Groen, les Engagés et Défi avaient déclaré publiquement, dans un courrier officiel, qu’ils soutiendraient la proposition de loi de Solidaris. Quels partis politiques vous défendront en commission santé ? (lejusteprixdesmedicaments.be)

 

Pour Jean-Pascal Labille, Secrétaire général de Solidaris : « Le modèle du « fair price » offre l’opportunité de reprendre la main sur l’explosion des prix des médicaments. Solidaris restera vigilant durant le processus législatif pour tenter de faire aboutir ces propositions. La responsabilité est maintenant dans la main des partis politiques ».

 

Solidaris viellera au suivi de ce dépôt de propositions de loi et attend dans les prochaines semaines un passage en Commission Santé du Parlement fédéral. Il reste également à espérer que les partis de l’Arizona s’attaqueront aux boîtes noires du système des soins de santé – et l’industrie pharmaceutique en fait indéniablement partie-, en intégrant une juste régulation du secteur pharmaceutique dans sa déclaration de politique fédérale.