L’augmentation du nombre de malades de longue durée a pour origine la dégradation des conditions de travail et de la satisfaction au travail. Management par les chiffres, cadences excessives, recours croissants aux emplois précaires ou discontinus, réorganisation constante des entreprises, risques accrus de délocalisation, etc.
Pour Solidaris, il faut à tout prix éviter de responsabiliser individuellement les personnes plongées dans des situations qui les dépassent.
Le bien-être au travail est un enjeu de société, un enjeu collectif. Ce qu’il faut faire avant tout, c’est diminuer la pression au travail et réguler les dispositifs qui dégradent la qualité du travail et qui ne garantissent pas des droits à part entière (flexijobs, etc.).
Il est de la responsabilité des employeurs d’assurer le bien-être au travail et de lutter contre les risques psychosociaux.
Nous devons, par ailleurs, davantage contrôler efficacement l’application de la législation sur le bien-être au travail et la lutte contre les risques psychosociaux. Il est également essentiel d’investir dans la formation et la sensibilisation des acteurs de première ligne aux risques physiologiques et psychologiques. De plus, nous devons faire en sorte que les politiques de réintégration des chômeurs de longue durée sur le marché du travail prennent en compte leur état de santé.
En outre, Solidaris plaide pour la fin des sanctions liées au trajet de réintégration socio-professionnelle des malades de longue durée. Les travailleurs en incapacité de travail qui aspirent à reprendre un travail partiel autorisé devraient avoir la possibilité de cumuler leur salaire provenant de cette activité avec une partie de leur indemnité d’incapacité de travail, calculée en tenant compte du niveau de salaire perçu et non du volume de travail comme c’est aujourd’hui le cas.
Un réel enjeu sera de renforcer les moyens des mutualités en matière d’accompagnement au retour au travail. Les initiatives prises sous la précédente législature (création de 40 postes de coordinateurs retour au travail) sont bonnes mais largement insuffisantes. Parallèlement, il faut revoir à la hausse le cadre des médecins-conseils qui est à l’heure actuelle largement insuffisant pour assurer les missions d’évaluation de l’incapacité de travail et d’accompagnement du retour au travail. Pour y parvenir, il faudrait définir un objectif cible de 1000 médecins-conseils pour l’ensemble du pays (soit 1 médecin par 500 invalides) et en prévoyant les moyens adéquats.
Contrairement aux Mutualités Libres, Solidaris appelle à relever toutes les allocations minimales de 10% au-delà du seuil de pauvreté (pour une personne isolée). La sécurité sociale doit mieux garantir le niveau de vie et permettre d’assurer des minimas dès les premiers et deuxièmes mois d’incapacité (aujourd’hui, c’est à partir du troisième mois), et fixer ces minimas à 10% au-delà du seuil de pauvreté, de manière à ce que les travailleurs en emploi précaire (ex : intérimaire) et les chômeurs ne voient pas leurs revenus encore se réduire du fait de la maladie.
Enfin, alors qu’il s’agit d’une excellente piste pour augmenter le taux d’emploi des bénéficiaires d’indemnités en capacité de reprendre le chemin de l’emploi, la réforme mise en place lors de la législature précédente pour encourager la reprise à temps partiel n’a pas atteint ses objectifs. Il est nécessaire de revoir les règles actuelles de calcul des indemnités en cas de reprise du travail à temps partiel, car elles sont défavorables aux travailleurs à faibles revenus.