À travers cette campagne, Solidaris réaffirme son appel à l’interdiction de la publicité pour les médicaments, argumentant que l’on ne devrait pas pousser à la consommation de ces produits qui peuvent avoir des effets secondaires néfastes. Derrière ces publicités se cache souvent la quête de profit de l’industrie pharmaceutique malgré les dangers potentiels pour la santé des patients.
Comme le souligne Jean-Pascal Labille, Secrétaire général de Solidaris : « Un médicament n’est pas une marchandise comme une autre. La publicité pour les médicaments vendus sans prescription devrait être interdite parce qu’elle laisse croire aux patients que le produit est sans risque, qu’elle en banalise l’usage et qu’elle pousse à la surconsommation. De plus, l’industrie pharmaceutique dépense en moyenne mondiale plus d’argent dans la publicité que dans la recherche, il n’est pas acceptable que ce soit aux patients et à la Sécurité sociale d’en payer le prix. »
Les failles de la législation
Solidaris souligne que la législation actuelle réglementant la publicité des médicaments comporte de nombreuses lacunes. La commission chargée de donner des avis sur les publicités diffusées en radio et à la télévision par les firmes pharmaceutiques ne parvient pas à appliquer de manière suffisamment stricte les critères prévus dans la réglementation. Les annonceurs peuvent ainsi contourner ces règles avec une facilité déconcertante, tout en restant dans les limites de la légalité.
Il est temps d’aller vers une régulation stricte de la publicité pharmaceutique, afin de garantir la santé publique et plus de transparence envers les consommateurs. À la place, nous devrions faire des campagnes d’information publique qui encourageraient un bon usage des médicaments en évitant les exagérations des effets positifs et en mettant en garde contre les effets négatifs.
Solidaris gagne le procès et relance sa campagne
La campagne, originellement censurée par l’industrie pharmaceutique, célèbre aujourd’hui une victoire significative pour la liberté d’expression. La Chambre des actions en cessation du tribunal des entreprises de Bruxelles avait contraint l’interruption de la campagne, mais la Cour d’appel de Bruxelles a finalement tranché en faveur de Solidaris, déclarant la demande de cessation de Bachi non fondée.
Au cœur de cette campagne réactivée se trouvent huit capsules vidéo décodant avec humour les stratégies marketing des publicités pour les médicaments. Elles permettent ainsi aux citoyens d’avoir une perspective critique face aux spots publicitaires pour les médicaments. Ces vidéos dévoilent les nouvelles péripéties de la famille Padupe, confrontée aux ruses de Marc Dividende, Directeur marketing chez PharmaCorp.
Retrouvez les vidéos ici.
Un modèle du prix juste pour limiter l’impact du marketing sur le prix des médicaments. Solidaris rappelle qu’elle a déposé une proposition de loi citoyenne visant à intégrer le modèle du prix juste dans la loi afin que celui-ci serve de base pour la négociation du prix des médicaments avec l’industrie pharmaceutique. Ce prix prend en compte les coûts liés à la recherche et à la production tout en régulant les profits et les dépenses de marketing des firmes pharmaceutiques. Il n’est pas normal que ce soit aux patients et à la Sécurité sociale de payer pour financer la publicité des médicaments. Si on utilisait ce modèle pour déterminer le prix des médicaments, la Sécurité sociale devrait payer un milliard de moins à l’industrie pharmaceutique chaque année. Les citoyens peuvent soutenir la proposition de loi sur le site de la campagne www.lejusteprixdesmedicaments.be.