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Le saviez-vous ? Contrairement aux idées reçues, il existe bien plus de deux sexes ! En dehors des sexes dits « Mâle » et « Femelle », 46 intersexuations visibles et invisibles sont reconnues par la communauté scientifique. Ces variations naturelles, et dans la plupart des cas sans danger pour la santé des personnes concernées, se situent aux niveaux génétique, chromosomique, anatomique, gonadique ou hormonal.

 

Chaque jour, en Belgique, cinq enfants naissent intersexués : leurs organes reproducteurs, leurs chromosomes, leurs taux hormonaux, leurs gènes, certaines caractéristiques physiologiques telles que la répartition des graisses ou la pilosité… ne correspondent pas aux critères scientifiquement admis pour déterminer si une personne est de sexe « mâle » ou « femelle ».

En comparaison, c’est presqu’autant que les cas de gémellité, que les personnes aux cheveux roux ou celles aux yeux verts.

Bien que ces variations soient naturelles, la médecine a décidé de les qualifier de « syndromes » alors que la plupart d’entre elles n’ont pas d’effets négatifs sur la santé. Cette vision a pour conséquence que, sont considérées comme « malades », des personnes dont le seul mal est d’avoir un corps en dehors des normes.

Il est donc urgent de déconstruire les idées reçues autour des personnes intersexes et de garantir leur droit à l’autodétermination !

 

Les violences intersexes, de quoi s’agit-il ?

 

On parle de violences intersexes lorsque des interventions médicales non justifiées et non consenties (ou consenties par des parents mal informés ou sous la pression des médecins) sont effectuées sur des bébés ou des enfants. Par manque de connaissances et par préjugés, elles sont pratiquées pour « normaliser » les personnes nées intersexes pour des raisons qui relèvent souvent de l’ordre du cosmétique ou de la pression sociale.

Ces procédures et traitements hormonaux peuvent comprendre des réductions de la taille du clitoris, des ablations de gonades (ovaires ou testicules), des opérations pour créer un nouveau vagin ou pour normaliser l’apparence du pénis, … Souvent lourdes et irréversibles, elles peuvent entraîner des problèmes majeurs, notamment une infertilité, des douleurs, une incontinence sans compter des souffrances psychologiques qui perdureront tout au long de la vie. Par ailleurs, dans certains cas, elles devront être renouvelées au fur et à mesure de la croissance de l’enfant.

 

Libérer la parole des personnes intersexes

 

Quelques personnalités comme l’athlète Caster Semenya et la mannequin belge Hanne Gaby Odiele ont permis de donner un peu de visibilité aux personnes intersexes.

Récemment, c’est la médiatisation du procès de Coralie S. face à l’Hôpital Universitaire Des Enfants Reine Fabiola qui a permis de libérer la parole des personnes intersexes. En février dernier, la Cour d’appel de Bruxelles a confirmé que l’opération réalisée sur la patiente n’était pas justifiée au moment et dans les conditions où elle a été réalisée. Le tribunal a notamment reconnu que l’hôpital n’a pas informé correctement la patiente sur la variation intersexe et a précipité l’opération chirurgicale, sans proposer d’accompagnement psychologique adéquat.

 

Garantir les droits fondamentaux

 

Aujourd’hui, il importe de prendre en compte les besoins spécifiques des personnes intersexes. Elles ont tout autant leur place et leur légitimité qu’une personne dyadique (c’est-à-dire mâle ou femelle).

Il s’agit également d’établir un cadre juridique de protection des droits fondamentaux des personnes intersexes en adaptant la législation belge pour pouvoir se conformer aux obligations européennes et internationales.

Les associations qui assurent la défense des personnes intersexes demandent notamment à nos législateurs de veiller :

  • À ce que les droits fondamentaux, l’intégrité physique, psychique et sexuelle ainsi que le droit à l’autodétermination des personnes intersexuées soient réellement protégés ;
  • À ce que les interventions médicales dites « de normalisation » non consenties par la personne intersexuée soient interdites et sanctionnées, que des recours et réparations effectifs soient garantis pour les victimes et que les délais de prescription soient allongés ;
  • À ce que soient pratiquées uniquement les interventions où l’intersexuation est un danger imminent pour la santé de la personne et à ce qu’un consentement libre et éclairé puisse être donné par la personne intersexuée pour les autres interventions ;
  • À l’amélioration de la formation des professionnels et professionnelles de santé pour adopter un comportement respectueux envers les personnes intersexuées leur permettant ainsi qu’à leurs parents de recevoir des conseils et un soutien adéquats ;
  • À l’information du grand public afin que les préjugés et les tabous autour des personnes intersexuées tombent enfin.

 

Trouver un·e professionnel de santé (in)formé·e

 

La Fédération Prisme, avec l’aide de nombreuses associations et collectifs et le soutien de la Wallonie, a développé un outil en ligne pour permettre aux personnes concernées de trouver ou de recommander un·e spécialiste de la santé psychique, physique ou sociale « safe ».

Basée sur le principe du pair sharing, cette plateforme est mise à jour régulièrement.

Plus d’infos : https://www.pratiq.be/repertoire

 

Vous pouvez également contacter le Réseau Psycho-Médico-Social Trans* et Inter* Belge de l’asbl Genres Pluriels, qui permet aux personnes concernées d’être suivies de manière bienveillante et conjointement avec plusieurs professionnel·le·s PMS spécifiquement formé·e·s aux intersexuations.

Plus d’infos : https://www.genrespluriels.be/Reseau-Psycho-Medico-Social-trans-inter-belge

 

Vous souhaitez en savoir plus sur les intersexuations ?

 

De nombreuses ressources sont disponibles en ligne auprès des associations de défense des personnes intersexes.

Plus d’infos : https://www.genrespluriels.be/intersexbelgium.be