Mais au fait, le travail invisible, qu’est-ce que c’est ?
Ce sont toutes ces tâches qui peuvent paraître normales, car quotidiennes et inévitables, mais qui pourtant épuisent continuellement celles et ceux qui les font. Le plus souvent, ce sont les femmes qui les assument. Ce travail, bien que conséquent, n’est donc pas pris en compte dans le PIB (les richesses d’un pays) puisqu’il ne produit pas directement de la richesse.
Un job principalement porté par les femmes
Si, dans certains domaines, les femmes gagnent du terrain dans leurs combats pour la parité, celle-ci relève encore du mirage quand il s’agit de s’occuper de la maison et des enfants. Sur une semaine, les femmes consacrent en moyenne 22h38 de leur « temps libre » aux tâches ménagères, contre 13h41 pour les hommes. L’investissement dans les soins donnés aux enfants et les tâches éducatives comporte le même déséquilibre : en moyenne 3h39 par semaine pour les femmes et 1h46 pour les hommes.
Si l’on additionne les heures que les femmes passent à accomplir des tâches domestiques et les heures passées à s’occuper des enfants, on obtient un total de 26h17 par semaine. Cela revient à effectuer un job à ¾ temps ! D’où le sentiment de « double journée » éprouvé par de nombreuses femmes.
Travail invisible = double journée pour les femmes
Le problème de ce travail invisible est qu’il s’ajoute le plus souvent à un autre travail qui, lui, est rémunéré et que cette charge de travail n’est généralement pas demandée de la même manière au père ou à la mère (lorsqu’il s’agit d’un couple hétérosexuel).
À partir du moment où l’on doit féliciter ou remercier l’un des deux partenaires parce qu’il ou elle a passé l’aspirateur, fait la cuisine ou débarrassé le lave-vaisselle, on peut considérer qu’il existe un problème. Pourtant, la plupart du temps, lorsque la conjointe passe l’aspirateur, le conjoint ne dit pas merci mais lorsque l’inverse se produit, la conjointe dit merci. Pourquoi ? Parce que la poussière a un sexe : elle est féminine ! La poussière appartient aux femmes, de même que le lavage, le repassage, les courses, l’organisation des repas, etc.
Bien sûr, les mentalités évoluent : les hommes s’impliquent davantage dans les tâches ménagères, mais « faire plus » ne veut pas dire « faire autant » et c’est là que le bât blesse !
La perception de l’égalité, une question de sexe ?
Chaque partenaire estime participer davantage aux tâches ménagères que ce que pense l’autre.
Ainsi, si 39% des hommes estiment partager de façon égalitaire le nettoyage et le rangement, seules 25% des femmes ont la même perception.
Le sentiment semble mieux proportionné lorsqu’il s’agit des enfants : 77% des hommes et 63% des femmes notent s’occuper égalitairement de l’éducation des enfants avec leur.e conjoint.e.
Le travail invisible, bien plus que du ménage !
Le travail invisible ne s’arrête pas aux tâches domestiques ou liées à la parentalité, elles peuvent également concerner celles et ceux qui prennent soin d’un parent dépendant ou malade, des grands-parents sollicités pour garder les petits-enfants…
La Journée mondiale du travail invisible permet de valoriser celles et ceux qui l’accomplissent et de mettre en place des mesures permettant de mieux les protéger.